Montées de « Lekh Lekha »

Va vers toi. Avram va vers Abraham.

1) Dieu demande à Abraham de tout quitter pour se rendre en une terre qu’Il lui indiquera. Il lui promet qu’il deviendra une grande nation et source de bénédiction pour toutes les « familles de la terre ». Abraham, alors âgé de 75 ans obéit. A son arrivée, il trouve la famine et doit s’exiler en Egypte où il craint pour sa vie à cause de sa femme, Sarah, à qui il demande de se faire passer pour sa sœur.

2) Sarah est enlevée et conduite chez le Pharaon. Abraham reçoit des présents alors que le Pharaon et les siens sont frappés par Dieu. Le Pharaon devine que Sarah est l’épouse d’Abraham et la libère. Abraham et Loth, son neveu, quittent l’Egypte pour le Néguev.

3) Un conflit éclate entre leurs bergers respectifs, qui conduit à leur séparation. Loth s’installe dans la plaine du Jourdain qui s’étend jusqu’à Sodome, tandis qu’Abraham demeure en Canaan. La conduite des habitants de Sodome est stigmatisée.

4) Guerre des cinq rois contre les quatre rois (grande littérature kabbalistique sur ce récit dit de « la brisure des vases »). Le roi de Sodome est défait et Loth est capturé. Abraham constitue une armée et vient à son secours, délivrant du même coup le roi de Sodome. Malkitsedec, roi de (Yérou)Chalem (première mention de Jérusalem dans la Bible) remercie Abraham par du pain et du vin et des bénédictions.

5) Abraham refuse tout présent du roi de Sodome (l’argent a une odeur). Abraham s’inquiète auprès de Dieu de ne pas avoir d’héritier. Dieu lui promet une grande descendance et Abraham lui renouvelle sa confiance.

6) « Alliance entre les morceaux » où Dieu annonce à Abraham l’esclavage durant 400 ans de ses descendants et leur libération. Sarah, qui ne parvient pas à avoir d’enfant avec Abraham, prend une mère porteuse en la personne de sa servante égyptienne, Agar, qui conçoit un garçon et dénigre sa maîtresse, Sarah. Celle-ci renvoie Agar, qui rencontre un ange de Dieu qui lui prédit une grande descendance et lui donne le nom de l’enfant à naître : Ichmaël. L’ange lui dit de retourner chez Sarah et de se soumettre à elle. Abraham est âgé de 86 ans le jour où nait Ichmaël. Dieu modifie le nom d’Abram qui devient Abraham.

7) Abraham reçoit le commandement de la circoncision qu’il doit pratiquer, lui et toute sa postérité. Il lui renouvelle sa promesse d’un enfant (qui se prénommera Itsh’aq) que lui donnera Saraï qui devient Sarah. A la demande d’Abraham, Dieu bénit Ichmaël (« Je le ferai devenir une grande nation »). Abraham se circoncit à l’âge de 99 ans, ainsi que son fils Ichmaël, âgé de 13 ans et tous les hommes de sa maison.

Etincelles de mémoire :

– Les juifs comme les musulmans s’inspirent de cette Paracha, dans leur pratique de la circoncision, à l’âge de huit jours, pour les juifs, comme Isaac (lorsque la santé du nouveau né le permet), ancêtre du peuple juif, alors que les musulmans, dont la circoncision est plus tardive, se référent à Ichmaël qui se circoncit à l’âge de 13 ans.

– Le changement des noms d’Abraham et de Sarah, suivi de la naissance d’Isaac, en dépit d’une stérilité avérée, exprime l’importance que joue le nom dans la destinée de celui ou celle qui le porte. Ainsi, il n’est pas rare de voir des personnes procéder à des modifications, et plus généralement à des ajouts de noms, en cas, notamment, de maladies graves, afin d’échapper à un destin lourd à porter.

Etincelles de réflexion :

– En hébreu, « être âgé de » se dit Ben, qui signifie aussi « fils ». Rabbi Chimchon Raphaël Hirsch explique que l’on est en effet le fils, c’est-à-dire, le produit, le résultat des années passées, avec toutes les connaissances accumulées, les expériences et épreuves de la vie, qui nous donnent notre âge. Nos années sont nos parents.

– Le même rabbin fait observer que dans le commandement de la circoncision donné à Abraham et à tous ses descendants, il est fait référence à la bérit (« alliance ») et à Ot bérit (« signe d’alliance), dans les versets 10 et 11 du chapitre XVII. Cette nuance nous enseigne que tous les commandements divins relèvent de la praxis et du symbole. Rite et sens sont tous deux incontournables, parce que l’idée ne peut être perpétuée sans l’acte qui l’incarne, tandis que c’est l’idée qui donne un sens à l’acte.

La Haftara et le lien avec la Paracha :

Prophétie de consolation adressée par Isaïe ( VIIIème siècle avant J.C.) à Israël. Une phrase de celle-ci semble constituer le lien thématique avec notre Paracha : « Mais toi, Israël, mon serviteur, Jacob, mon élu, postérité d’Abraham qui m’aimait » (Isaïe 41, 8). Les nombreuses épreuves vécues par Abraham, qui sont relatées par la Paracha, et qu’il surmonta, sont les preuves de cet amour du patriarche pour Dieu.

Voir aussi
Lectures de Lekh Lekha (GRJO)
Trois puissance cinq

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