La voix de Sarah

Une femme dont il faut écouter la voix, une princesse aux paroles tonnantes et étonnantes, à l’endroit de laquelle Dieu Lui-même donne des ordres à son mari, telle est Sarah.

Car le tout premier impératif de la Torah, «Ecoute !», sort de la bouche de Dieu vers Abraham, pour l’apaiser et aussi pour lui ordonner : Écoute en sa voix ! – «en, dans» la voix de Sarah (Genèse 21, 12). Tels sont le droit et la reconnaissance de la droiture de Sarah, son endroit contre tous les envers. Et si le peuple d’Israël porte au plus profond de lui l’appel du Écoute Israël (Deutéronome 6, 4), il devra apprendre du ton de Sarah quelles furent l’obéissance et l’écoute d’Abraham.

Lorsqu’ils s’appelaient encore Abram et Saray et que celle-ci n’avait pas encore enfanté, elle lui avait dit d’entrer chez sa servante égyptienne afin, peut-être, de construire un fils par cette domestique, et Abram avait écouté «à» la voix de Saray (Genèse 16, 2). Mais, quand le Seigneur eut visité Sarah en lui donnant de concevoir, quand elle-même eut enfanté un fils pour Abraham dont le nom fut prononcé Isaac, quand Isaac fut circoncis au huitième jour, quand, plus tard, Isaac fut sevré, alors son père Abraham fit un festin pour marquer ce bienfait du sevrage, alors Sarah vit le comportement du fils de la domestique égyptienne, comment il jouait, de son fils Isaac.

Marie Vidal
Les sept prophétesses
Les Éditions du Cosmogone, 2006
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