Montées de « Ki Tissa »

Demi-sicle, Veau d’or, Secondes Tables, Rayonnement de Moîse

1) Recensement des enfants d’Israël (uniquement des hommes âgés de vingt ans et plus). Confection de la cuve de cuivre destinée à l’ablution des mains et des pieds des prêtres, avant leur sacerdoce.

2) Confection de l’huile d’onction, avec différents parfums. Elle servit à oindre le tabernacle et les objets sacrés, ainsi qu’Aaron et ses fils. Il est fait défense aux Hébreux de la reproduire ou de s’en enduire. Confection de l’encens. Désignation des artisans du Temple et de ses objets, ayant reçu l’inspiration divine : Bétsal’él (l’institut des Beaux-arts en Israël porte son nom) et Aholiab.

3) Prescription du Chabbat. Les Hébreux (ou plutôt une minorité d’entre eux, qui n’est pas inquiétée par la majorité) commettent la faute du veau d’or, pendant que Moché Rabbénou (Moïse « notre maître ») redescend du mont Sinaï avec les deux tables de la Loi. Moïse prie pour le pardon du peuple. Dieu « se laisse attendrir ».

4) Moïse brise les tables de la Loi, détruit le veau d’or, questionne Aaron au sujet de son attitude face aux agissements du peuple. Environ trois mille Hébreux périssent, assassinés par les Lévites.

5) Dieu accède aux prières de Moïse, mais manifeste Son intention de s’éloigner du peuple, le laissant entre les mains d’un ange qui les guiderait désormais. Moïse parvient même à faire revenir Dieu sur cette décision. Moïse profite alors de ces bonnes grâces pour demander à Dieu s’il peut voir Sa Gloire (selon le Talmud, Moïse veut comprendre comment fonctionne la justice divine, dans des situations d’apparente injustice criante). Dieu le lui refuse.Dieu demande à Moïse de tailler deux tables de pierre semblables à celles qu’il a brisées.
Les treize attributs de miséricorde divine.

6) Différentes injonctions parmi lesquelles : Détruire les idoles cananéennes, après la conquête ; le rachat du premier-né au Cohen ; les trois fêtes de pèlerinage (Pessa’h, Chavouot, Soukot) ; l’interdiction du mélange du lait et de la viande.

7) Rayonnement du visage de Moïse, devant désormais porter un voile.

La relation de la Haftara avec Ki Tissa :

La séduction exercée par les idoles sur certains Hébreux ne cessa pas avec le veau d’or. La Haftara nous relate en effet un épisode célèbre de l’histoire juive : le défi lancé par le prophète Elie aux prêtres de Baal (divinité phénicienne) sur le mont Carmel, afin de prouver aux Hébreux que l’Eternel est le seul Dieu authentique.

Etincelles de mémoire :
Le « mauvais œil » fait partie des croyances juives, comme en atteste le commentaire de Rachi au sujet du second verset de notre Paracha, qui s’attache à expliquer pour quelle raison le recensement se fait par un demi-sicle par tête, et non par un sicle. « Car le mauvais œil a prise sur les nombres… ».
Ce don est resté dans notre mémoire rituelle puisque nous donnons ce demi-sicle chaque année au mois de Adar (dénommé mah’atsit hacheqel, « demi-sicle »).
Le lavage des mains dans la cuve par les prêtres est demeuré dans la mémoire rituelle des cohanim qui se lavent les mains avant de bénir la communauté lors des offices à la synagogue.
Le Kiddouch (sanctification du Chabbat sur un verre de vin) de samedi matin, qui commence par le mot véchamérou provient intégralement (à l’exception de la bénédiction sur le vin, boré péri hagefen) de notre Paracha, aux versets 16 et 17 du chapitre 31.
Lors des jeûnes publics, nous lisons, en guise de Paracha, au cours des offices du matin et de l’après-midi (1), le plaidoyer de Moïse en faveur de son peuple, suite à la faute du veau d’or (versets 11 à 14 du chapitre 32, et 1 à 10 du chapitre 34), qui se trouve dans notre Paracha.
Le dix Tichri, Dieu pardonna la faute du veau d’or. C’est ce qui explique que Kippour tombe le dix Tichri, jour propice au pardon des fautes.
Le chiffre treize ne porte pas malheur aux juifs, mais, au contraire, peut porter bonheur puisqu’il renvoie aux treize attributs de miséricorde de Dieu. Nous les proclamons tous les jours dans les prières du matin et de l’après-midi, sauf les jours festifs sans supplications. Le chiffre treize a, par ailleurs, la même valeur numérique que l’amour, en hébreu, Ahava, et que Eh’ad, qui veut dire « un », renvoyant à l’Unité de Dieu, et à l’unité de deux êtres qui s’aiment. Vous pouvez donc jouer le 13 au Loto ou à l’Euromillions…

Etincelles de réflexion :
Le demi-sicle remis par chaque personne pour son recensement, signifie que l’on est qu’une moitié d’être sans autrui avec lequel l’on fait un.
Les commentateurs s’étonnent de la faute d’idolâtrie du veau d’or après tous les prodiges accomplis par le Dieu unique, auxquels ont assisté les Hébreux. Une réponse nous paraît intéressante : Celle de Yechayaou Leiboviz (1903-1994), qui en déduit que les miracles ne sont pas fondateurs de la foi. Le judaïsme n’est pas une religion du spectaculaire mais de l’ordinaire, c’est-à-dire, qu’il professe l’acquisition de la foi en Dieu par une pratique religieuse quotidienne, laborieuse, sans attendre d’illumination aux effets éphémères. La foi du charbonnier est plus durable que celle du badaud.

Voir aussi
Lectures de « Ki tissa » (GRJO)
Le veau d’or
Les cornes de Moîse
Le défi du Prophète Élie

Envoyez un commentaire

Vous devez être connecté pour publier un commentaire.