VeChomerou

A l’office du vendredi soir, les fidèles, après avoir récité le Chema assis, se lèvent et proclament solennellement :

… וְשָׁמְרוּ בְנֵי־יִשְׂרָאֵל אֶת־הַשַּׁבָּת
Vechomerou Benéy-Israel ète-haChabbat
WSMRW BNY-YSRAL AT-HSBT…

Il s’agit des deux versets Exode 31, 16-17, repris à la maison, le lendemain, au début du « kiddouch » du repas du samedi midi. Le père de famille facétieux – et francophone – joue de la proximité entre « Chomerou » et « chômeront » pour traduire
« Et ils chômeront les Enfants d’Israël le Chabbat… »
On trouve sur Internet plusieurs références d’enregistrements de l’air traditionnel de « VeShomru« , par exemple ici.

La traduction habituelle est « Ils observeront le Chabbat ». Mais la racine SMR, Chomère, signifie plutôt « garder ». Voir en particulier : « Suis-je le gardien de mon frère ?« .

En Deutéronome 5, 12, le Quatrième Commandement s’énonce :
שָׁמוֹר אֶת־יוֹם הַשַּׁבָּת לְקַדְּשׁוֹ
Chamor ète-Yom haChabbat leQadecho
SMWR AT-YWM HSBT LQDSW
Garde le jour du Chabbat pour le sanctifier.

Il n’est pas dit « Repose-toi » le jour du Chabbat, mais « Garde-le », « Marque-le ». Celui qui va à la synagogue le vendredi soir, celui qui dit le Kiddouch le samedi midi, assurent une sorte de service public universel, celui de la nomination des jours, qui, sans l’invention de la Semaine, seraient restés indifférenciés.

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