Le coffre de Noé

Comment la Septante désigne-t-elle « l’Arche » de Noé ?

Genèse 6, 14 :
ποίησον οὖν σεαυτῷ κιβωτὸν ἐκ ξύλων τετραγώνων νοσσιὰς ποιήσεις τὴν κιβωτὸν καὶ ἀσφαλτώσεις αὐτὴν ἔσωθεν καὶ ἔξωθεν τῇ ἀσφάλτῳ
Fais donc pour toi un coffre de pièces de bois équarries ; tu feras le coffre* sous forme de niches et tu le calfateras de bitume, à l’intérieur et à l’extérieur.

Note sur Genèse 6, 14
coffre : le mot κιβωτὸν, kibotos, « coffre », traduisant l’hébreu tebah (voir note en Exode 2, 3) correspond bien à la forme parallèlépipédique de la construction prescrite (une habitation à plusieurs étages). L’usage est de donner le nom d' »arche » (d’après le latin arca, qui nomme lui aussi un coffre). Le même mot grec désignera le coffre où sont déposées les tables de la Loi ou « coffre du témoignage » (Exode 25, 10 ; Lévitique 16, 2 ; Nombres 3, 31 ; Deutéronome 10, 1 ; et al.) alors que l’hébreu a un autre mot pour cet autre coffre, ‘aron. Cette assimilation lexicale permet un rapprochement théologique entre les deux objets destinés à préserver ce qui assure le salut. Dans le NT, le mot κιβωτὸν renvoie à la construction de Noé qui permit à quelques hommes d’être « sauvés à travers l’eau » comme les chrétiens le sont désormais par le baptême (1ère Épitre de Pierre, 3, 20-21)

Exode 2, 3 :
ἐπεὶ δὲ οὐκ ἠδύναντο αὐτὸ ἔτι κρύπτειν ἔλαβεν αὐτῷ ἡ μήτηρ αὐτοῦ θῖβιν καὶ κατέχρισεν αὐτὴν ἀσφαλτοπίσσῃ καὶ ἐνέβαλεν τὸ παιδίον εἰς αὐτὴν καὶ ἔθηκεν αὐτὴν εἰς τὸ ἕλος παρὰ τὸν ποταμόν
Mais comme ils ne pouvaient plus le cacher, sa mère prit pour lui une corbeille*, qu’elle enduisit de poix bitumeuse, plaça l’enfant à l’intérieur et l’installa dans le marais au bord du fleuve.

Note sur Exode 2, 3
une corbeille : le mot grec θῖβιν, thibis, comme l’hébreu tebah, est la transcription d’un mot égyptien. En Genèse 6, 14, le même mot hébreu est traduit par κιβωτὸν, kibotos, « coffre » (l' »arche » de Noé).

« Le Pentateuque. La Bible d’Alexandrie« , sous la direction de Cécile Dogniez et Marguerite Harl, Folio-Essais, Gallimard, Les Editions du Cerf, 2001.

Voir aussi :
L’Arche de Moîse, le berceau de Noé

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