La femme frustrée

Jacob aime Rachel. Avec Léa, il fait son devoir conjugal.

Genèse 29 :
25 Et il arriva, au matin, que voici, c’était Léa. Et Jacob dit à Laban: Que m’as-tu fait? N’est-ce pas pour Rachel que je t’ai servi? et pourquoi m’as-tu trompé?
26 Et Laban dit: (…) Nous te donnerons aussi celle-là, pour le service que tu feras chez moi encore sept autres années.
28 Et Jacob fit ainsi (…) et [Laban] lui donna Rachel, sa fille, pour femme. (…)
30 Et il vint aussi vers Rachel; et il aima aussi Rachel plus que Léa. (…)
31 Et l’Eternel vit que Léa était haïe, et il ouvrit sa matrice. (…)
32 Elle conçut et enfanta un fils
et elle appela son nom Ruben
car, disait-elle, « Dieu a vu ma misère,
car maintenant, mon époux m’aimera
».

Le nom qu’elle donne à son aîné, רְאוּבֵן, RAWBN, Réouven, signifie littéralement « voyez le fils » alors que la Bible propose une autre étymologie : c’est Dieu qui a « vu ».
(…)
Pour Léa, le doute n’est point permis. Cet enfant est un don de Dieu. Jacob ne la voit pas ; mais Dieu la voit ! Et elle associe merveilleusement ce double sentiment – gratification par Dieu, frustration par Jacob – puisqu’elle dit : « Dieu m’a vue… et maintenant, mon mari m’aimera ! » Cet espoir est aisément compréhensible : une femme délaissée attend de l’enfant qu’il ressoude le couple.

Josy Eisenberg, Armand Abecassis : Jacob, Rachel, Léa, et les autres… « A Bible ouverte IV », Présences du Judaïsme, Albin Michel, 1981, p. 175.

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