Du bon usage des plaies

Si vous êtes « ulcéré », voire « blessé », allez-vous voir un dermatologue ?

La parasha Metsora traite des affections cutanées et de l’impureté de celui qui en est atteint. Il s’agit de maladies psychosomatiques relevant du prêtre et non du médecin.
Lévitique 13, 2 :
Lorsqu’un homme aura sur la peau de son corps une tumeur (שְׂאֵת, SAT, Sé-éth), une dartre (סַפַּחַת, XFET, Sapa’hath), ou une tache blanche (בַהֶרֶת, BHRT, Bahéreth), qui ressemblera à une plaie de lèpre sur la peau de son corps, on l’amènera à Aaron le Cohen, ou à l’un de ses fils les Cohanim.

Une lecture symbolique de ce verset est la suivante : Si un homme « sent sur sa peau » quelques instants de Sé-éth, d’élévation et d’exaltation, de Sapa’hath, de sentiment de rapprochement ou de Bahéreth, de clairvoyance, même si ce n’est qu’au niveau « de sa peau », superficiellement, ils sont le signe de la découverte en lui d’un mal profond et caché. Alors il faut « amener cet homme chez le prêtre », chez le maître, chez le Tsadiq, afin qu’il lui montre le chemin du véritable repentir.

Il arrive d’avoir des velléités de repentance ou de retour à la tradition, à ses racines, à la lumière et à la vérité, des moments d’exaltation ou des instants de fort désir d’élévation spirituelle. En fait, ces sentiments apparaissent très vite superficiels, car le fond de l’être n’est pas toujours préparé à une révolution totale de sa vie. Le seul moyen de tirer un bénéfice spirituel de ces moments exceptionnels est de s’attacher à un Tsadiq et de rechercher un milieu favorable à l’éclosion de cette spiritualité naissante. Livré à lui-même, l’individu n’arrive pas à savoir comment diriger ses efforts. Il faut une référence pour exploiter au maximum ces instants fugaces.

Grand-Rabbin Jacques Ouaknin

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