Le sens des sacrifices

La Torah parle « d’odeur agréable à YHWH » à propos des sacrifices.

Les odeurs de chair brûlée ne sont pas particulièrement agréables. Il faut donc traduire l’expression sur le plan spirituel. La première occurrence de cette expression « רֵיחַ נִּיחֹחַ, RYE NYEE, Réya’h Ni’hoa’h, odeur agréable » se trouve en Genèse 8, 21. Curieusement Rachi n’en donne aucun commentaire ; alors que dans le texte à propos des sacrifices de Lévitique 1, 9, Rachi commente « une odeur agréable devant YHWH » par « une satisfaction d’esprit pour Moi, car J’ai parlé et Ma volonté a été faite ».

Le sens métaphysique des sacrifices échappe à notre entendement. C’est ce caractère irrationnel de ce commandement qui confère tout son sens aux sacrifices, expression de la joie de Dieu de voir ses enfants se soumettre à sa volonté. Rachi ne pouvait pas donner cette explication à propos de Noah qui a agi spontanément (Midrach rabba 34/9) » Noah s’est dit : Si le Saint Béni soit-Il m’a ordonné de faire entrer certaines par sept, ce ne peut être que pour en offrir en sacrifice »

Le Sefer Hahinouth rappelle que le cœur est directement influencé par les actes. L’homme qui a péché ne peut pas retrouver un cœur pur, par de simples paroles de regret. Il lui faut un acte important pour expier ses fautes. En lui demandant de choisir un bélier de son troupeau, de l’amener lui-même au Temple et d’y accomplir tout le rite prescrit pour le sacrifice expiatoire, cet homme réalisera combien sa négligence était grave et il ne récidivera pas de sitôt !

Rambane fait remarquer que les œuvres de l’homme se trouvent achevées en pensée d’abord, puis en parole et enfin dans un acte. Quand la personne ayant péché vient offrir un sacrifice expiatoire, elle doit imposer les mains sur l’animal pour réparer la mauvaise action ; elle doit aussi exprimer sa faute à haute voix pour réparer le mauvais usage qu’elle a fait de sa parole, et enfin, elle fera brûler sur l’autel les entrailles et les organes de l’animal qui sont le siège du désir, pour chasser ses mauvaises pensées.

Les sacrifices d’animaux n’ont plus cours en l’absence du Temple. Mais la manière dont la Torah donne l’ordre d’offrir des sacrifices exprime ce que Dieu attend de l’homme.

Adapté d’un commentaire du Grand-Rabbin Jacques Ouaknin

Note de Judéopédia : L’expression « agréable odeur » se trouve 3 fois en Exode 29 (18, 25 et 41), 16 fois dans le Lévitique, 18 fois dans les Nombres, et 3 fois dans Ezéchiel.

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