Montées de « Vezot Haberakha »

La dernière Parasha

Avant de mourir, Moïse, comme le fit jadis Jacob pour ses enfants, futurs fondateurs des douze tribus (1), bénit chacune des douze tribus d’Israël. Le lecteur est invité à consulter les commentaires très prolixes de Rachi, s’il veut comprendre la signification des bénédictions de Moïse, souvent elliptiques.

1) Moïse bénit les tribus de : Réouven et Yehouda ;

2) Lévi, Binyamin ;

3) Yossef (à travers lui, Moché Rabbenou bénit les deux tribus issues de Joseph, Menaché et Ephraïm) ;

4) Zevouloun et Yissakhar, Gad ;

5) Dan, Naphtali, Acher.

6) Moïse bénit D.ieu et annonce la victoire d’Israël contre le Cananéen.

7) Mort de Moïse, après qu’il ait contemplé le pays d’Israël. On ignore le lieu où il repose, malgré quelques indications.
« Il ne s’est plus levé en Israël de prophète tel que Moïse… ». Il s’agit du 7ème article de foi de Maïmonide : « Moïse est le plus grand de tous les prophètes ».

Le lien Haftara-Paracha :

Il s’agit plus d’un lien de continuité que d’un lien thématique, puisqu’il y est question de la succession de Josué et des encouragements que lui adresse D.ieu pour mener à bien la mission dont il hérite de son maître.

Etincelles de mémoire :

Dans le rite juif du deuil, la période des 30 jours constitue, avec les 7 jours et les 12 mois, l’une des étapes du travail de deuil. Notre Paracha évoque le deuil pour la mort de Moïse qui dura trente jours (2).

Etincelles de réflexion :

Le deuil observé par le peuple pour Moïse ne le fut que par les hommes et non par les femmes. Cela se déduit de l’expression « Bené Israël » qui, au sens strict, n’inclut que les hommes hébreux, alors qu’Aaron fut pleuré par l’ensemble du peuple, hommes et femmes réunis (3). Pourquoi cette différence ?
Rachi répond que c’est en raison de l’implication d’Aaron dans les couples, notamment pour rétablir la paix des ménages, que les femmes furent aussi affectées par sa mort que les hommes. Ce que ne faisait pas Moïse.

Je suis heureux de conclure avec cette réflexion, parce qu’avec le temps, j’ai appris que la vocation rabbinique ne se limite pas à l’enseignement du haut d’une chaire, mais implique le pastoral, c’est-à-dire, l’intérêt porté par le rabbin à la vie de ses fidèles, le partage des joies et des peines, l’instauration de relations d’amitié qui peuvent parfois briser les murs que l’image du rabbin dresse souvent entre des hommes dont il fait pourtant partie.

1 Voir la Parachat Vayyh’i, dernière Paracha du Livre de la Genèse/Bereshit.

2 Verset 8, chapitre 34.

3 Dans Nombres XX, 29, il est dit en effet que « toute la maison d’Israël » pleura Aaron.

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