L’éternel râleur

Isaac, Its’haq, est justifié par le rire, Ismaël, Yishema’el, par l’écoute.

En Genèse 17, Ismaël est né. Abraham s’inquiète de la préférence donnée au futur Isaac et à sa descendance ; Elohim le rassure : « Quant à Ismaël, je t’ai écouté (WLYSMŒAL SMŒTYK, OuleYishema’el Shema’tykha) ». YSMŒAL, Yishema’el contient le verbe Shema’, SMŒ, Écoute ! (Cf la formule “Shema’ Israël ! Écoute Israël ! YHWH notre Dieu, YHWH est Un“, de Deutéronome 6, 4, devenue la profession de foi du peuple juif). Mais il n’y a pas de “Shema’ Ismaël ! “. Ismaël n’écoute pas, c’est YHWHElohim qui écoute.

Ismaël “est écouté”.

Du coup, Ismaël, sûr d’être écouté, devient le plaignant, le râleur perpétuel. Dès Genèse 16, 12, l’ange de YHWH avait annoncé à Hagar qu’Ismaël « sera un âne sauvage, sa main sur chacun, la main sur chacun de lui, il campera en face de ses frères », bref un éternel rebelle.

Ismaël a en effet de quoi se plaindre, comme les enfants qualifiés de “bâtards”. Choisit-on ses parents ? Pourquoi “deux poids, deux mesures” pour les enfants, selon que leur mère est servante ou épouse ? De plus Ismaël est circoncis à treize ans, ce qui ajoute à sa rancœur : il se souvient toute sa vie d’adulte de la douleur aiguë de la circoncision, douleur dont Isaac, circoncis au huitième jour, n’a pas le moindre souvenir .

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