Septante et Deux

La « Lettre d’Aristée » attribue la traduction de la Bible hébraïque à soixante-douze Sages, six par tribu. Flavius Josèphe arrondit à soixante-dix Sages, d’où le nom de « Septante » donnée à la Bible grecque.

Dans « Alchimie du Verbe« , Olivier Thébault montre que cet écart a son origine dans la Bible elle-même. Le passage cité de Nombres 11 se poursuit en effet ainsi en 25-29 :

25 L’Eternel descendit dans la nuée, et parla à Moïse; il prit de l’esprit qui était sur lui, et le mit sur les soixante-dix anciens. Et dès que l’esprit reposa sur eux, ils prophétisèrent; mais ils ne continuèrent pas.
26 Il y eut deux hommes, l’un appelé Eldad, et l’autre Médad, qui étaient restés dans le camp, et sur lesquels l’esprit reposa; car ils étaient parmi les inscrits, quoiqu’ils ne fussent point allés à la tente; et ils prophétisèrent dans le camp.
27 Un jeune garçon courut l’annoncer à Moïse, et dit: Eldad et Médad prophétisent dans le camp.
28 Et Josué, fils de Nun, serviteur de Moïse depuis sa jeunesse, prit la parole et dit: Moïse, mon seigneur, empêche-les!
29 Moïse lui répondit: Es-tu jaloux pour moi? Puisse tout le peuple de l’Eternel être composé de prophètes; et veuille l’Eternel mettre son esprit sur eux!

Selon Thébault, la traduction « mais ils ne continuèrent pas », au verset 25, pourrait être un contresens (il propose « ils ne cessèrent plus depuis »). Il remarque par ailleurs que les noms אֶלְדָּד et מֵידָד, ALDD et MYDD, Eldad et Médad, ont ensemble la valeur messianique de 52 (21+31), et que leur syllabe commune DD renvoie à DWDY, Dodi, « bien-aimé » : on peut les rendre par « Que D’ aime » et « Qui aime D’ « .

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