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Le Lévitique consacre de nombreux chapitres aux sacrifices d’animaux.

Or le mot hébreu qui désigne le sacrifice a une signification précise, éloignée du concept courant. En hébreu « קָרְבָּ֖ן, QRBN, Qorbane » dérive du verbe קָרַ֖ב, QRB, Qarov, « se rapprocher ».

[Voici deux occurrences de קָרַ֖ב, QRB, Qarov dans la parasha Tsav :
Lévitique 8,6 et 13 :
Et Moïse fit approcher (WYQRB, Vayaqerév) Aaron et ses fils, et les lava avec de l’eau
Et Moïse fit approcher (WYQRB, Vayaqerév) les fils d’Aaron]

La faute, le péché, le délit, le crime, éloignent l’homme de Dieu et créent entre eux un écran, ce que traduit l’expression « Dieu se voile la face ». Le sacrifice vise à déchirer ce voile, à laisser passer de nouveau la lumière divine en direction du fautif. Dans les nations de l’antiquité, le sacrifice avait pour but de « pacifier la divinité », c’est-à-dire d’agir sur la divinité pour « l’amadouer » Dans la tradition juive, le Qorbane est une action qui permet de rapprocher de Dieu celui qui s’en est éloigné. Le Qorbane agit sur la personne qui l’offre.

Les sacrifices d’animaux n’ont plus cours en l’absence du Temple. Aujourd’hui, nos prières et nos mitsvot remplacent les sacrifices ; elles représentent le lien entre les mondes supérieurs et inférieurs. Notre offrande doit provenir de notre bien propre et ne pas être le produit d’un vol, ni celui de la violence. Ce qui est offert est, en réalité, une partie de nous-même. La finalité du sacrifice, c’est d’offrir à Dieu ce qu’il y a d’animal en nous, nos inclinations matérielles et bestiales, notre instinct animal.

Grand-Rabbin Jacques Ouaknin
Adapté pour Judéopédia par Michel Louis Lévy

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Cet article a été publié le lundi 26 mars 2012 à 19:27 dans la catégorie GRJO. Vous pouvez suivre les réponses à cet article grâce au flux RSS 2.0. Vous pouvez laisser une réponse, ou un trackback à partir de votre propre blog.