L’héritage des filles

Jessica Lévy, 12 ans (1), a célébré sa bat-mitsva dimanche 14 octobre 2012 à la synagogue de Neuilly-sur-Seine. Née en juillet, et aînée de trois filles, elle a commenté, entre autres, un passage de la parasha « Pinhas », inspiré du commentaire d’Elie Munk, « La voix de la Torah », sur Nombres, 27, 2-4.

Donc, après avoir décortiqué la descendance des tribus du peuple, après que les règles de partage eussent été instaurées, Mahla, Noa, Hogla, Milca et Tirça, filles de Tselophad, descendant de Joseph, se présentèrent devant Moïse. Les commentaires de Rachi disent que leur cause fut d’abord présentée aux chefs de dizaines, puis de centaines, puis de mille, et enfin à Moïse qui, décontenancé, la déféra à la Suprême Autorité.

Moïse et la communauté assemblée les écoutèrent dire : « Notre père est mort dans le désert. Toutefois il ne faisait pas partie de la faction liguée contre le Seigneur, de la faction de Qôra’h : c’est pour son péché qu’il est mort (il est expliqué dans les commentaires qu’elles voulaient signifier que leur père était mort de ses péchés, commis par lui seul, et qu’il n’avait ni tenté d’entraîner les autres, ni suivi les autres dans leurs péchés, bref, qu’il était décédé honorablement). Et, disent-elles, il n’avait aucun fils. Faut-il que le nom de notre père disparaisse, parce qu’il n’a pas laissé de fils ? »

Dans les commentaires, on approfondit. On peut imaginer les phrases suivantes de la conversation : « Puisque nous ne sommes que des filles, que la loi intervienne en faveur de notre mère et qu’elle épouse son beau-frère ! ». Moïse répond : « Cela est impossible, puisque vous êtes là, vous sa postérité, vous ses filles ! ». Elles objectent : « Moïse, notre maître, que racontes-tu là ? Si nous prétendons à l’héritage, tu nous dis : Vous n’êtes que des filles ! Si c’est pour le remariage maternel, tu nous dis : c’est impossible parce qu’il a une postérité, vous ses filles ! » Moïse, déconcerté, en parle donc à D.

Aux filles qui demandent : « Donne-nous une propriété ! », l’Éternel répond : « Les filles de Tsélofhad disent vrai… » . Et il instaure la loi qui définit la succession.

Nombres 27

4. Pourquoi le nom de notre père sera-t-il retranché du milieu de sa famille, parce qu’il n’a pas de fils ? Donne-nous une possession au milieu des frères de notre père.
5. Moïse rapporta leur cause devant l’Eternel.
6. L’Eternel dit à Moïse, savoir :
7. Les filles de Tseloph’had parlent bien ; donne-leur une possession d’héritage au milieu des frères de leur père, et tu feras passer à elles l’héritage de leur père.
8 Et aux enfants d’Israël tu parleras ainsi : un homme qui mourra et qui ne laissera pas de fils, vous ferez passer son héritage à sa fille.
9 S’il n’a pas de fille, vous donnerez son héritage à ses frères.
10 Si le père n’a pas de frères, vous donnerez son héritage aux frères de son père.
11 Mais si un père n’a pas de frère, vous donnerez son héritage à son parent qui lui sera le plus proche de sa famille, et celui-là héritera. Ce sera pour les enfants d’Israël un statut de droit, comme l’Eternel a ordonné à Moïse.

(1) Jessica Lévy est la fille de Jean-Claude Lévy, auteur du logiciel et du moteur de recherches « WebCodex », commun à Sefarim et à Judéopédia.
Jean-Claude Lévy est le fils de Michel Louis Lévy, rédacteur en chef du présent blog de Judéopédia
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Voir aussi : Le geste de Pin’has

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