Marier ses enfants

La longueur du chapitre 24 de la Genèse (67 versets), consacré à la mission d’Eliézer cherchant une épouse pour Isaac, témoigne de l’importance pour les parents du choix des conjoints de leurs enfants.

Rachi fait observer que « le récit d’Eliezer est répété deux fois ». Et Élie Munk ajoute : « Aucun détail n’est superflu, aucune répétition n’est de trop, là où l’union de deux êtres humains pour la vie conjugale est en jeu ».

En Genèse 24,3, Abraham fait jurer à son serviteur de ne pas prendre pour son fils, Isaac,  » une femme d’entre les filles des Cananéens parmi lesquels j’habite « . Abraham utilise le « je » le plus majestueux, Anokhi, celui qu’emploiera l’Éternel Lui-Même au premier mot des Tables de la Loi. Il faudrait donc traduire par quelque chose comme « les Cananéens au milieu desquels j’ai l’honneur d’habiter « . La bru agréée sera une cousine, Rébecca, restée en Mésopotamie, et petite-fille du frère d’Abraham, Nahor, et arrière-petite-fille de l’autre frère, Haran.

Mais à y regarder de plus près, jamais Abraham ne recommande à Eliezer de choisir une parente. Simplement « tu iras dans mon pays et dans mon lieu natal  » (Genèse 24,4 ). Et le test d’Eliezer est de choisir celle qui lui donnera à boire, à lui d’abord, puis à ses chameaux. Il se trouve que la Providence désigne ainsi une cousine d’Isaac, mais cette qualité n’était pas décidée d’avance.

Une certaine similitude d’origine, et un caractère heureux et généreux, semblent donc être des conditions suffisantes pour le choix d’une épouse. C’est en général ce que retient le bon sens populaire, qui apprécie les couples bien assortis, religieusement et socialement, et les choix guidés par les qualités personnelles des conjoints.

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