Croissez et multipliez

L’injonction « Croissez et multipliez » est répétée quatre fois au début de la Bible.

D’abord, au Cinquième Jour de la Création, elle s’adresse aux poissons et aux oiseaux…
Genèse, 1, 22 :
Elohim les bénit, en disant: croissez et multipliez, et remplissez les eaux des mers; et que les oiseaux multiplient sur la terre.

… puis au Sixième Jour, à Adam, créé « homme et femme »…
Genèse, 1, 28 :
Elohim les bénit, et Elohim leur dit: Croissez et multipliez, remplissez la terre, et l’assujettissez; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre.

Elle s’adresse ensuite deux fois, après le Déluge, à Noé et à ses fils…
Genèse, 9, 1
Elohim bénit Noé et ses fils, et leur dit: Croissez et
multipliez, et remplissez la terre.

… et Genèse 9, 7 :
Et vous, croissez et multipliez, répandez-vous sur la terre et multipliez sur elle.

En hébreu, c’est פְּרוּ וּרְבו, FRW WRBW, Perou ouRevou.

פְּרוּ, FRW, Perou renvoie à פְּרִי, Pery, FRY, fruit. Une autre traduction pourrait donc être « Fructifiez ».

רְבו, RBW, Revou, renvoie à רָב, Rav, RB, beaucoup. Une autre traduction pourrait donc être : soyez beaucoup, « soyez nombreux ».

Croissez et multipliez = Fructifiez et soyez nombreux.

Traduction latine (Vulgate) :
Crescite et multiplicamini et implete terram

5 réponses à “Croissez et multipliez”

  1. mllevy dit:

    En hébreu dans le Texte.
    Sommaire

    Voir aussi :
    Translittération

    Le Précepteur. Comment Moïse entreprit la Bible (Bookelis)
    Aperçu sur Amazon

  2. mllevy dit:

    Felix Asher Perez (sur Facebook)

    « Perou Ou Revou » toujours traduit comme expliqué par vous: « Fructifiez et multipliez-vous », donc littéralement.
    Rachi introduit un distinguo :
    « Pourquoi ces 2 verbes distincts ?
    Perou : Engendrez. Cet ordre indique que, comme un fruit engendre, l’homme le doit aussi. (NB : sans indication de nombre, simplement lié à l’acte d’engendrer comme un fruit engendre – fructifie)*.
    Revou : c’est ce second ordre qui vient introduire l’obligation d’avoir plus d’un enfant (NB : de rav plusieurs) »
    ————–
    * dans Genèse 9, 7, à propos de la seconde occurrence de ces verbes dans Noé, Rachi précise qu’elle indique que ne pas avoir d’enfant équivaut à tuer quelqu’un.

  3. mllevy dit:

    Rachi sur Sefarim, Genèse 9, 7

    < < Et vous, fructifiez et multipliez : Selon le sens littéral, les premières fois où cela a été dit (supra 1, 28 et 9, 1), c’était dans un contexte de bénédiction. Ici, il s’agit d’un ordre. (Ketouvoth 5a). Quant au midrach, il assimile ici au meurtrier celui qui néglige d’avoir des enfants (Yevamoth 63b, Beréchith raba 34, 14).>>

  4. mllevy dit:

    Felix Asher Perez (sur Facebook)
    Votre seconde partie est dans mon commentaire ci-dessus
    Votre première partie est un subtil distinguo juridique entre loi et non loi sans rapport avec l’objet de vos pages , c’est pourquoi je ne l’avais pas mentionné

    – Oui, je recopiais purement et simplement le commentaire de Rashi tel que traduit sur le site Sefarim. Je vais mettre des guillemets.

  5. mllevy dit:

    Jean-Marc Pascolo (sur Facebook)

    Curieux que Paul, ce Juif fidèle converti au christianisme ait pu dire l’inverse ; il affirme avec force dans son Épître aux Corinthiens la primauté du célibat. Pour les chrétiens l’imitation de Jésus-Christ, célibataire endurci, fils d’une femme elle-même vierge, appelant ses apôtres et ses disciples à quitter femmes et enfants pour suivre le Fils de Dieu. C’est le chemin qu’adoptèrent les Pères de l’Église en valorisant la vie chaste, célibataire, monastique, contemplative, sacerdotale. La femme devenait un être de concupiscence et à fuir absolument…
    On s’appuyait sur les paroles du Christ :
    Matthieu 5/28 : « Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour
    la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur.
    »
    En somme, le mariage n’était qu’un pis-aller, ayant pour but d’éteindre la concupiscence ; mais le mieux demeurait le célibat, le croyant devant consacrer sa chasteté à Dieu.
    Une secte orthodoxe chrétienne allait jusqu’à idéaliser la castration : les scoptes (en russe : скопцы, skoptzy).
    Dans le catholicisme en 1589, le pape Sixte Quint autorise formellement l’emploi de castrats dans le chœur de la chapelle Giulia de la basilique Saint-Pierre par la bulle « Cum pro nostro pastorali munere« …

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