Une recherche

Dans le livre d’Esther, le 13 Adar est à quatre reprises (Esther 3, 7; 3,13; 8,12 et 9,1) indiqué comme la date du massacre programmé des Juifs puis de leur sauvetage inespéré.

Mais en Esther 9, 18-19 Pourim est institué les deux jours qui suivent, et distinguent les Juifs de Suse et d’hypothétiques « Juifs de la campagne », qui font la fête respectivement le 15 et le 14 Adar.

Esther 9, 18-19
(Les Juifs) qui se trouvaient à Suse, s’étant rassemblés le treizième jour et le quatorzième jour, se reposèrent le quinzième, et ils en firent un jour de festin et de joie. C’est pourquoi les Juifs de la campagne qui habitent des villes ouvertes (הַיְּהוּדִים הַפְּרוֹזִים הַיֹּשְׁבִים בְּעָרֵי הַפְּרָזוֹת, HYHWDYM HFRWÇYM HYSBYM BŒRY HFRÇWT, HaYehoudim HaPerozim HaYoshvim Be’Arey HaPerozot), font du quatorzième jour du mois d’Adar un jour de joie, de festin et de fête, où l’on s’envoie réciproquement des cadeaux.

Suivant un procédé fréquent en hébreu biblique, une même racine de trois lettres apparaît deux fois, ici פרז, FRÇ : Perozim, Perozot. Or aucune des traductions disponibles ne rend cette parenté ; le plus souvent on parle, comme ici, des « Juifs de la campagne » et des « villes ouvertes », mais on trouve aussi des « Juifs du plat pays » et des « villes sans murailles », en anglais « the Jews of the villages« , et les « unwalled towns« . Cette traduction, « sans murailles », est celle retenue par la tradition qui a institué la célébration de Pourim le 15 Adar dans les villes « fortifiées à l’époque de Josué fils de Noun », ce qui désignerait Jérusalem et quelques autres villes. Alors que si Josué est associé à des murailles, c’est plutôt à celles de … Jéricho.

Une recherche de concordances trouve ailleurs dans le Tanakh, y compris dans le Livre de Josué, de nombreuses occurrences de la racine פרז, FRÇ, mais toujours dans des énumérations des peuples de Canaan ; elles sont alors traduites par « Pherezéens ». Voici ce qu’en dit l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert :
PHEREZÉENS, (Géog. sacrée.) anciens peuples qui habitoient la Palestine, & qui étoient mêlés avec les Cananéens ; mais comme ils n’avoient point de demeure fixe, & qu’ils vivoient dispersés, tantôt en un lieu du pays, & tantôt dans un autre, on les nomma Phérézéens, c’est-à-dire épars. Phérazot signifie des hameaux, des villages. Il est beaucoup parlé des Phérézéens dans l’Ecriture ; & même du tems d’Esdras, après le retour de la captivité de Babylone, plusieurs Israëlites avoient épousé des femmes de cette nation. (Jaucourt) [Cette dernière mention est une allusion à Ezra, 9,1].

Une seule mention, celle de Deutéronome 3,5, oppose la racine פרז, FRÇ aux villes fortifiées :
Et YHWH, notre Dieu, nous livra pareillement Og, roi du Basan, (…) Nous prîmes alors toutes ses villes; il n’y a pas une place que nous ne leur ayons prise: (…) C’étaient toutes villes fortifiées de hauts remparts, avec portes et verrous, sans compter les villes ouvertes (מֵעָרֵי הַפְּרָזִי, MŒRY HFRÇY, Mé’Aréy HaPerazy), très nombreuses.

Comment qualifier des habitants de villes sans murailles ? Finalement, on devrait parler de villages et de villageois.

Une réponse à “Une recherche”

  1. mllevy dit:

    En hébreu dans le Texte.
    Sommaire

    Voir aussi :
    *Translittération

    *Le Précepteur. Comment Moïse entreprit la Bible (Bookelis)

    *Recension par Jean-Pierre Allali

    *Aperçu sur Amazon
    (Mais non disponible chez Amazon, commander chez Bookelis)

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