Avec papiers, et sans papiers

Le « goy » est plutôt l’étranger, avec papiers, tandis que le « guer« , c’est l’immigré, sans papiers.

Le mot « goy » désigne les nations en Ge. 22, 18 dans la bénédiction d’Abraham après la ligature d’Isaac : « par ta descendance seront bénies toutes les nations de la terre (כֹּל גּוֹיֵי הָאָרֶץ, KL GWYY HARZ, Kol Goyyé HaArets « , ou dans la question posée à Moïse en De. 4,34:  » Y-a-t-il un (autre) Elohim qui ait extrait pour Lui une nation du sein d’une nation (גוֹי מִקֶּרֶב גּוֹי, GWY MQRB GWY, Goy miQérev Goy ) ? « .

Ne pas épouser les goyes, c’est ce que l’Éternel ordonne quand commencera la conquête de Canaan :  » Lorsque le Seigneur, ton Dieu, aura délogé devant toi de nombreuses nations (goyim) , (…) , tu ne t’allieras point par mariage avec elles : tu ne donneras pas ta fille à leur fils, et tu ne prendras pas leur fille pour ton fils  » (De. 7, 1-3). « Goy » désigne donc le citoyen de toute nation, en particulier des nations chrétiennes, qui enregistrent la filiation à la naissance, mais chez qui le baptême tient lieu de circoncision.

Pour désigner l’étranger, la Bible utilise le mot GR, « Guer », qu’on traduit souvent par « résident », et qui connote un désir d’assimilation aux normes ambiantes, les normes essentielles étant la langue du pays, et son calendrier. Dans le Décalogue, le Commandement sur le Chabbat concerne aussi  » le résident qui est dans tes portes  » (גֵרְךָ אֲשֶׁר בִּשְׁעָרֶיךָ, GRK ASR BSŒRYK, Guerekha Achère BiChe’orèkha) (Ex. 20, 10) ; et De. 10,19 :
Vous aimerez le Guer car vous avez été des Guerim au pays d’Égypte
וַאֲהַבְתֶּם אֶת־הַגֵּר כִּי־גֵרִים הֱיִיתֶם בְּאֶרֶץ מִצְרָיִם
WAHBTM AT-HGR KY-GRYM HYYTM BARZ MZRYM
VeAhavetam Éte-HaGuer Ky-Guerim Hayyetem BaArets Mitsraïm
Le Guer, c’est l’immigré sans papiers, susceptible, s’il le veut bien, d’être intégré aux « naturels » du lieu.

Voir aussi :
Une multitude de nations
Tu aimeras l’étranger

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