Grâce, regret et consolation

En Genèse 6, 8, « Noé NE trouve grâce EN aux yeux d’Adonaï ». Voici les deux versets précédents :

« YHWH se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre, et il fut affligé en son cœur. Et YHWH dit : J’exterminerai l’homme (AT-HADM, Ète-HaAdame) que j’ai créé des faces de la terre, depuis l’homme (MADM, MéAdame) jusqu’au bétail, aux reptiles, et aux oiseaux du ciel; car je me repens de les avoir faits. Mais Noé (WNE, VeNoa’h) trouva grâce (EN, ‘Hen) aux yeux de YHWH. ».

C’est bien une grâce : la totalité des vivants, hommes et animaux, est exterminée, sauf Noé. Chaque enfant qui naît, NE, est non seulement, en tant qu’homme, différent de tous les animaux de la Création, mais il est aussi, en tant qu’individu, différent de tous les autres hommes exterminés par le Déluge, c’est-à-dire non-nés.

À la naissance de Noé, la Torah avait déjà justifié son nom par une proximité avec le verbe NEM, Ni’hem, regretter, mais aussi consoler. Son nom lui est donné par son père Lémec, qui (Genèse 5, 29) : « lui donna le nom de Noé, en disant : Celui-ci nous consolera (YNEMNW, YeNa’hamenou) de nos fatigues et du travail pénible de nos mains ».

La naissance d’un enfant console de toutes les peines et douleurs des parents, de toutes les complications qui affectent leur vie. Mais pour le nouveau-né lui-même, qui n’a pas de part à ces douleurs, recevoir non seulement la vie, mais aussi tout un patrimoine génétique, donc une identité, c’est une « grâce » ; cela lui est offert « gracieusement », « gratuitement ».

Extrait de « En hébreu dans le texte« , chapitre 30, « La grâce de Noé », à paraître aux Éditions Judéopédia

Voir aussi
Noé, le consolateur
Lectures de « Noa’h »
Montées de Noa’h

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