Celui qui en fait trop

La Parasha « Houkat » se situe à la fin de la traversée du Désert. Myriam meurt, et le peuple se met à manquer d’eau.

Pour y remédier, après avoir pris conseil de l’Éternel, Moïse « en fait trop » : il frappe le rocher au lieu de lui parler. Là dessus, les Édomites refusent le passage vers Canaan, et les enfants d’Israël doivent effectuer un détour par l’est. Aaron meurt à son tour. Les enfants d’Israël demandent à traverser pacifiquement le pays des Amoréens; ceux-ci le leur refusent, leur déclarent la guerre, mais sont vaincus.

La Haftara correspondante est « Juges 11:1–33 ». Comme dans la Parasha, un dirigeant, Jephté en l’occurrence, cherche à éviter la guerre avec des voisins du peuple d’Israël (Juges 11:12–27) et se réfère au précédent du Désert. Comme dans la Parasha, les hostilités tournent à l’avantage d’Israël. Et comme dans la Parasha, des vœux sont prononcés: Jephté fait vœu de consacrer la première personne qui vient vers sa maison à sa rencontre si Dieu lui livre les Ammonites (Juges 11:30–31.) La Haftara s’achève juste avant les versets qui annoncent l’arrivée de la fille de Jephté, première à venir à sa rencontre (Juges 11:34–35.)

Le vœu de Jephté évoque celui de Jacob (voir « L’échelle de Jacob« ) : Si Dieu est avec moi et me garde en la route où je vais, s’il me donne du pain à manger et des habits pour me vêtir, si je reviens sain et sauf (וְשַׁבְתִּי בְשָׁלוֹם, WSBTY BSLWM, veshavti be-shalom) chez mon père, alors YHWH sera mon Dieu (Gn 28, 20-21). Jephté utilise les mêmes termes: quand je reviendrai sain et sauf (בְּשׁוּבִי בְשָׁלוֹם, BSWBY BSLWM, beshuvi be-shalom) (Juges 11,31). Mais Jephté « en fait trop » : on ne passe pas de contrat avec l’Éternel (Voir « Les vœux imprudents« ). Cela va mal « tourner ».

Le nom de יִפְתָּח, YFTE, Iphta’h, Jephté ne peut pas ne pas évoquer celui d’Iphi-génie, « fille d’Iphis ».

Voir à ce sujet sur Akadem : La bêtise et l’orgueil

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